Budapest: et au milieu coule une rivière
Budapest ne manque pas de qualificatifs: historique, impériale, thermale, cosmopolite, mais aussi blessée, meurtrie, soumise. Cette grande dame en a vu de toutes les couleurs, 1000 ans d'histoire qui ont laissé leurs marques. Toutes ces épreuves l'ont façonnée et ont fait d'elle cette ville riche et resplendissante qu'on prend tant de plaisir à découvrir le nez en l'air.
Budapest c'est un saut de puce depuis la France, deux heures d'avion pas plus, et pourtant si elle tend à devenir une destination tendance, elle souffre encore de la rivalité de ses sœurs Européennes telles Prague, Vienne ou Berlin. Mais elle n'a pas à rougir, Budapest a tout à offrir quelles que soient nos envies.
Il n'y a pas que la perle du Danube qui s'enrichisse au fil des ans, puisque ce coup-ci, c'est à quatre que nous vivons cette aventure. Ainsi ce sont quatre frenchies qui posent leurs 8 pieds sur le sol Hongrois une belle après-midi d'octobre.
Premier jour direction la colline de Buda. Classée au patrimoine de l'Unesco, elle concentre à elle seule rien de moins que le bastion des pêcheurs: sorte de délire fantasmagorique du début du XXème, l'église Saint Mathias, le Palais Royal et la citadelle. D'où qu'on se trouve, le panorama sur la plaine de Pest et le Danube est proprement somptueux et chaque heure de la journée donne à ce spectacle un visage si différent.
Les jours suivants s'enchaînent visites de monuments historiques: parlement, Opéra, Basilique Saint Etienne, détente aux bains, shopping dans le quartier de Belvaros, découverte des ruins-pub et un concert revival dans une ancienne fac réhabilitée en quartier d'artistes et salles de répétition. Et tout au long de ces pérégrinations, je me fais la réflexion que la richesse vient de la diversité. Une diversité que je constate dans la multitude de langues entendues, une mixité de genres, d'âges et de styles se concentrant en des lieux de rencontres. Et c'est tout de même curieux d'être frappée par ce sentiment quand on sait que ce pays fait face depuis de nombreuses années à la montée de l'extrême droite, aujourd'hui dirigé par un premier ministre souverainiste farouchement attaché aux valeurs protectionnistes. Peut-être la capitale en étant moins emprunte que les petites villes frontalières.
Le soleil ne va pas tarder à s'éclipser, et nous embarquons à bord du bateau pour une croisière le long du Danube, bordé de monuments grandioses aux styles si hétéroclites magnifiquement mis en valeur par un éclairage ne regardant pas à la dépense. Nous longeons le parlement, la colline de Buda, l'île Marguerite, passons sous le pont des chaînes, de la liberté et saluons les couleurs changeantes à vitesse grand V, une verre de vin chaud à la main malgré la douceur de la soirée. La nuit est tombée.
Un petit besoin d'air, nous prenons le train pour Szentendre, village d'artiste du département de Pest pour passer une journée flânerie sur les rives du Danube bien plus sauvage par ici. Village agréable bien que quelque peu saturé de boutiques d'artisanat typiquement Hongrois made in China.
Je retiendrai de cette belle ville, les témoignages de son passé riche à travers cette grande concentration de monuments historiques, politiques, culturels ou religieux. Le désir flagrant de vivre de cette demoiselle tournée vers l'avenir. Si les cicatrices du passé sont bien visibles, on sent un tel potentiel dans ces bâtiments délabrés mais néanmoins magnifiques, qui n'attendent qu'un bon lifting pour retrouver de leur superbe et qui en profitent en attendant l'opération pour offrir à la population de magnifiques pubs éphémères histoire de ne rien laisser passer.
Si au départ une semaine à Budapest pouvait sembler un peu long, c'est avec un poil de frustration que nous devons rentrer sans avoir pu voir la grande synagogue, le marché couvert, le passage Parisi, le bois de ville et son Château de Vajdahunyad, la bibliothèque du château et plus encore. Budapest gardera un goût de reviens-y.
Et n'oubliez pas, si vous aimez, n'hésitez pas à partager.
Bonne visite.
