Une poignée de cailloux perdus dans l'Atlantique nord
"-Alors, tu pars où ?
-Aux îles Féroé
- Wahou, la plage, le soleil, le sable blanc...
- Euh, pas vraiment non..."
Et non, les îles Féroé, ce n'est pas la destination soleil idyllique qu'on peut avoir en tête quand on entend mot îles: 315 jours de pluie par an et une température qui ne dépasse pas les 12° même en été. Les îles Féroé c'est un archipel de 18 îles situées entre ma chère Ecosse et l'Islande. Tellement petit que toutes les cartes ne les représentent pas. Une province autonome du Danemark avec son identité, sa langue, sa monnaie et ses moutons. Littéralement Féroé signifie l'île des moutons et on comprends vite pourquoi. 50 000 âmes seulement, mais 80 000 moutons, et des millions d'oiseaux. C'est la destination nature par excellence, sauvage et préservée de tout. Si vous aimez la randonnée et les beaux paysages, si vous ne craignez pas le froid et la pluie, si vous recherchez le calme et la contemplation, ces îles sont faites pour vous.
L'avion atterrit sur l'île de Vágar, sur une piste si petite que le freinage se fait bien sentir. Et lorsqu'on dit que cette destination n'est vraiment pas touristique, on en a déjà un bon aperçu dans un avion presque vide.
L'aventure commence et heureusement qu'ils parlent aussi anglais, car le féringien est une langue vraiment imprononçable, on la croirait uniquement faite de voyelles.
Premières randonnées et .... wahou! on ne m'a pas menti. Les paysages sont époustouflants, ce sont des montagnes, des vallées, des lacs, des cascades et ce n'est pas pour rien si l'expression que j'ai apprise en anglais sur ce voyage fût" breath-taking" tellement je l'ai entendu lors de ce périple. Car vraiment à chaque fois, j'en avais le souffle coupé. Et quelle bonne idée de choisir le mois de mai, des petits agneaux partout suivant leur maman et sautillant et bondissant de partout, c'était magnifique.
Mais les randonnées ça peut aussi très vite devenir ça:
"Le sentier est balisé par des cairns, suivez les petits tas de pierre tout au long du chemin.
Sur votre gauche, vous avez le sommet de Kirkjuboreyn 351m, sur votre droite, de petits lacs..."
Mouais pas évident :)
Un autre avantage très agréable, aucune criminalité sur cette île, et donc une confiance absolue règne en tout endroit et à toute heure. Les maisons ne sont pas fermées à clef, les gens se parlent facilement et l'entraide est reine. Résultat, le stop marche super bien. Très confortable quand on sait que les bus ne sont pas si nombreux et ne vont pas partout. Et chose marrante, en ville, il n'est pas rare de trouver des landaus laissés plus ou moins sans surveillance devant des cafés, restaurants, boutiques ou juste comme ça devant une maison, des nourrissons tranquillement endormis à l'intérieur. Dehors il fait 5° et le vent souffle à loisir, mais il est apparemment jugé plus sain de laisser bébé dormir au bon air, bien emmitouflé dans son berceau, pendant que maman fait son shopping ou bois un petit café.
Enfin ce voyage fût l'occasion de prendre l'hélicoptère pour la première fois.
Afin de lutter contre l'isolement et le dépeuplement de ce pays qui peut vitre se retrouver hostile, le Danemark met la main à la poche pour financer les infrastructures: des tunnels et des ponts reliant les îles entre elles, les transports, les ferry et... l'hélicoptère. Alors profitons en et prenons l'hélico pour rejoindre l'île de Mykines. Un vol d'environ 1/4 d'heure au dessus de la mer avec une vue imprenable sur la côte septentrionale de Vagar et sur l'île de Mykines.
Voilà mon voyage est terminé et ce que j'en retiendrais, c'est combien un endroit si petit, à peine un point sur une carte, peut se révéler si grandiose, peut nous faire sentir si petit dans des paysages qui ne peuvent être décrit qu'à grand coup de superlatifs tant j'ai ressenti là-bas une telle immensité.
Et n'oubliez pas, si vous aimez, n'hésitez pas à partager.
Bonne visite.
