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Welcom to Jordan

La Jordanie: pays de culture et d'histoire qui a vu tant de civilisation se croiser, s’affronter et se succéder : les grecs, les nabatéens, les romains, les chrétiens, les musulmans, les ottomans.

La Jordanie: berceau de la chrétienté, pays aux 2 mers, à la croisée des chemins de la route des épices et du cuivre. Petit par la taille, mais grand par son histoire, deux semaines nous semblent nécessaires pour prendre le temps de le découvrir avec respect et curiosité.

Après 4h30 de vol, nous arrivons à Aqaba, nous prenons de suite notre voiture de location pour monter à Karak. Petite ville du centre du pays, perchée à plus de 900 m au-dessus du niveau de la mer et donc à plus de 1300 m au-dessus du niveau de la mer morte point de départ de notre ascension, autant dire que ça grimpe sec.

Karak, ou Al Karak ou encore Kerak est une ville de 23 000 habitants dont le principal intérêt est sa forteresse de croisés qui domine le village et vous contemple de sa puissance. Un immense château en ruine, regorgeant de sous-sols et de tunnels, tous visibles si le cœur vous en dit. Il faut dire que les restrictions sécuritaires dont abuse notre pays n'ont pas cours ici. Je me demande combien de touristes se sont perdus dans leurs sous-terrain.

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Direction la mer morte, point le plus bas de la terre: - 430 m sous le niveau de la mer ... l'autre.

Expérience très attendue pour ma part. J'avais tant lu de commentaires que j'avais hâte d'expérimenter. Après moult renseignements sur les blogs de voyageurs, j'avais compris que les coins les plus sympas et les plus beaux étaient les coins sauvages, sans infrastructures.

Les plages "autorisées" des resorts étant sans charmes et sans attraits. Nous avons donc ciblé deux spots au sud de la mer morte, pris nos gros bidons d'eau pour nous rincer et crapahuter jusqu'à la mer en contre bas.

Et là ! p.... la vache on n'est pas déçu. L'eau est turquoise, les cristaux de sel ont littéralement pétrifié tout ce qui se trouve à proximité. Le bord de l'eau est blanc et les roches tranchantes comme des lames de rasoir.

On met un pied dans l'eau, puis deux, puis on avance chancelant pour ne pas se vautrer lamentablement et lorsque l'eau arrive au dessus de la taille, ça y est, on commence à sentir la portance. L'eau nous enveloppe comme une couverture lestée, c'est très agréable comme sensation. On se sent comme un bouchon à la stabilité précaire. Tout changement de position nous fait sentir comme un culbuto dans le mauvais sens. Ça déclenche autant de fou-rires que de positions improbables... c'est le pied.

Passé une vingtaine de minutes dans l'eau, la mer ne manque pas de te rappeler qu'elle est 10 fois plus salée que ce qu'on connait et qu'il est temps de sortir. On sens que ça tire, que ça gratte, que ça brûle... allez rhaus il est temps de sortir et de se rincer à grande eau pour calmer les irritations.

Nous avons fait deux plages, l'une avec de jolies criques et l'autre avec une plage de sel. Les deux au coucher du soleil et cette expérience aura été sans conteste la plus marquante de tout ce voyage. Rien que d'y repenser pour vous le raconter me fait sourire à nouveau.

Nous reprenons notre périple vers le nord en empruntant la célèbre route des Rois. Cette ancienne route caravanière traverse le pays du nord au sud pour relier l'Egypte à la Syrie. Durant 27 siècles les marchands l'ont emprunté pour transporter les épices, l’encens, le cuivre et autres marchandises, traversant des paysages parmi les plus beaux du pays. Entre routes sinueuses, hauts plateaux, villages troglodytiques et montagnes escarpées, ce spectacle est saisissant de beauté.

Nous arrivons à Madaba, ville de près de 90 000 habitants, c'est plutôt grand pour la Jordanie. Et surtout, c'est la première ville touristique que nous faisons après Karak. Il faut admettre qu'il est plutôt agréable de reprendre un peu ses repères d'occidentaux. Une bonne bière fraîche après 4 jours de thé, ça fait du bien.

Cette vielle ville, citée dans la bible, est une concentration d'églises et lieux de cultes chrétiens et musulmans qui vivent en parfaite harmonie à travers les siècles. On y trouve notamment la première carte du monde chrétien faisant mention de la Palestine, datant du VIème siècle ainsi que de nombreuses mosaïques plutôt bien conservées qui nous font sentir qu'on est vraiment au cœur de l'Histoire dans cette cité. Il est agréable de s'y promener, elle regorge de restaurants et de boutiques de qualité et je trouve qu'elle est un bon compromis entre tradition et modernité. J'ai beaucoup aimé cette ville et aurait apprécié d'y rester une journée de plus.

Amman nous voilà. Amman, capitale de la Jordanie, une des plus vielle ville toujours habitée, la tentaculaire, la ville aux 7 collines, la ville aux 1000 klaxons, ça remue, ça s’agite, ça parle fort, ça vitupère. Amman l'anarchique, plus congestionnée qu'un collomb après un sac de plâtre. 4 millions d'habitants qui semblent tous se tenir entre ta voiture et ta destination.

Dans toute cette effervescence, se côtoient les ruelles, les souks, les vestiges historiques, et au milieu de cette agitation, des escaliers qui montent dans tous les sens aux marches peintes de couleurs flashies. On y marche beaucoup, on grimpe aussi pas mal, rien n'est plat, mais cette diversité de lieux et d'ambiances nous fait oublier nos efforts. Le street-art perse ça et là, égayant de ses motifs cette vielle ville folle.

Petite expédition dans le nord d'Amman pour visiter Jerash. Une ancienne cité antique vieille de presque 2 500 ans. La richesse de ces beaux restes m'a rappelée Éphèse de part sa taille et la beauté des ces nombreux vestiges. C'est gigantesque et grandiose.

On se perd dans cette ville, glanant ça et là quelques renseignements en écoutant les guides raconter cette ville aux groupes de touristes que nous croisons. On s'est plu à se perdre dans ses recoins et dès qu'on sort des sentiers battus on se retrouve seul dans ce lieu pourtant si touristique. C'est vraiment dingue cette logique de Panurge.

Ce site, ensevelit sous le sable durant des siècles, est redécouvert au début du XXème et a accéléré sa restauration dans les années 80. Malheureusement les restaurations n'ont pas été entreprises dans les règles de l'art, ce qui l'a privé du classement au patrimoine mondial de l'UNESCO et par là même de sa manne financière. Espérons que ce ne soit pas définitif, il y a tellement encore à découvrir et reconstruire de cette cité. De même qu'un peu de réglementation pourrait lui être salutaire si on veut qu'après avoir traversé 25 siècles, elle survive à notre belle époque. Pour l'anecdote, de jeunes marchands étaient hilares de nous montrer la colonne qui bouge. Traduction: ils faisaient levier avec une petite cuillère dans une anfractuosité d'une colonne de pierre d'une dizaine de mètres de haut qui vivait probablement ses dernières années au vu de ce traitement.

On redescend ensuite en direction de Dana au centre du pays. Nous passons la nuit dans le village historique restauré en complexe touristique mais avec beaucoup de goût et d'authenticité. Le bout du village finissant sur un cul-de-sac offrant une vue somptueuse sur la vallée de Dana.

Le Wadi Ghuweir à quelques kilomètres de là sera notre première vraie randonnée nature. Un wadi c'est une vallée dans les régions désertiques dans lequel se déversent les eaux pluviales qui peuvent passer du rien au torrent à la saison des pluies. En terme d'émerveillement, cette découverte aura été la plus marquante. Tout est fait par la nature pour ménager le suspens.

On roule tout d'abord au milieu de plateaux et des montagnes pelés, dans un univers de roche, puis la route s'arrête d'un coup au milieu de rien pour se transformer en piste impraticable pour notre bolide.Un autochtone nous conseillant de laisser la voiture là pour continuer à pied.

C'est parti. On finit de descendre dans la vallée à pied et arrivés au fond de la gorge, on commence à s'enfoncer dans le wadi, le long d'un petit cours d'eau. Le paysage change lentement et les paroies se rapprochent petit à petit. L'eau finit par disparaître et nous nous retrouvons dans un siq. Un siq en arabe signifie un fossé. C'est une faille dans la montagne creusée par les eaux qui constitue des passages entourés de hautes falaises rendues visuellement encore plus hautes du fait de l'étroitesse du chemin.

On avance dans ce canyon, captivés par les marbrures et les tons ocres qui offrent, selon la lumière pénétrant les profondeurs, des tons plus ou moins chauds.

Le paysage continue de changer, le siq s'élargit un peu. On sent l'humidité qui fait son apparition et les roches se teintent de mousses et de fougères.

Au loin, on voit la lumière plus vive, on se doute que quelque chose va nous saisir, on presse un peu le pas et on fixe ce point excités par l'envie de découvrir ce qui nous attend.

Et là, c'est l'explosion. Tout d'un coup un jardin suspendu d'une luxuriance inattendue surgit devant nous. Est-ce que c'est ça le bout du tunnel? serait-ce le jardin d'Eden?

Tous ces palmiers accrochés à la falaise nous surplombent majestueusement et on se sent tout petit. On se tait et on admire.

Ce couloir vert se prolonge encore quelques kilomètres et on se fait mal au cou à marcher le nez en l'air.

Je n'avais rien vu de comparable jusqu'alors, quelle beauté.

La balade aurait pu continuer encore jusqu'au village voisin, mais la voiture nous attendant, nous faisons demi-tour à contre-cœur, bien que le paysage soit tout aussi beau dans l'autre sens.

Nous sortons du wadi au milieu des chèvres venues pètrent les quelques épineux à disposition sous l'oeil attentif des chevriers et de leurs chiens.

Le lendemain, c'est la forteresse de Shobak ou Krak de Montréal. Encore une forteresse de croisés sur son éperon rocheux dans laquelle nous avons retrouvé le plaisir d'explorer chaque recoin, chaque tunnel.

Il est temps de passer au joyau de la Jordanie, une des 7 nouvelles merveilles du monde, l'image d’Épinal: laissez place mesdames et messieurs au trésor du désert, j'ai nommé Petra la somptueuse.

Et il faut dire qu'en matière de mise en scène, les Nabatéens en connaissaient un rayon. Pour atteindre le site, il nous faut traverser un long siq de 800 m de long aux paroies hautes de plus de 50 m pour finir par voir se dessiner au bout de ce chemin le Khazneh: le trésor.

Je me suis sentie privilégiée de pourvoir faire cette découverte, d'être là, devant ce monument que beaucoup connaissent mais que peu verront.

Passée l'émotion de cette première fois, on démarre la visite de la cité. C'est que c'est beaucoup plus grand que ce que je croyais. Suite à une petite erreur d'organisation, nous n'avons qu'un jour sur place. Nous décidons de la rentabiliser à son maximum et commençons la visite dès son ouverture à 6h et marcherons jusqu'à sa fermeture à 17h.

Petra s'articule autour de la ville basse et s'étend sur toutes les montagnes alentours pour offrir temples et points de vues extraordinaires parfois à 360°et toujours à couper le souffle

Chacun de ces points de vue se mérite à grand renfort de marches pour atteindre des points à plus de 1.000 m. Et c'est ce que nous ferons toute la journée, monter et descendre de montagnes en montagnes.

Les montées sont difficiles, mais toujours récompensées par de magnifiques panoramas et du "whisky bédouin", du thé au sucre, qui combiné avec des petits gâteaux du cru vous rend diabétique à la première bouchée.

Les boutiques souvenirs sont partout et inévitables, j'ai trouvé ça un peu too much, surtout quand au bout de nos peines nous atteignons le point de vu sur le Khazneh et que celui-ci est occupé par une tente / boutique qui ne laisse d'autres choix qui d'y rentrer pour voir le point de vue à travers elle.

Tant qu'à évoquer ce qui ne m'a pas plus, parlons de l'exploitation animale qui atteint ici son paroxysme. Des ânes et des mulets charriant toute la journée de gros touristes fainéants qui ne veulent pas faire l'effort de mettre un pied devant l’autre, alors que nous croisons beaucoup de personnes du troisième âge qui bon pied bon œil avancent à leur rythme, mais avancent sur leurs pieds. Et quand je vois ces touristes jonchés sur des ânes, dont les pieds touchent presque par terre, et qui doivent faire presque leur poids, rigolant grassement, sur le dos d'une bête devant grimper les 800 marches qui mènent au Deir et ce toute la journée, j'en ai eu le cœur brisé. Je trouve dommage que la conscience des ces personnes ne dépassent pas celle de ces exploitants et que le prix d'une vie animale ne vale pas plus que les quelques dinars qu'ils payent ou reçoivent pour cette prestation.

Que ressentent-ils quand ces bêtes épuisés par ce travail de force s'écroulent raide mort?

Je brise l'ambiance pardon, ce sujet aura été le gros point noir de ce voyage.

Reprenons sur une note plus gaie à présent, et poursuivons notre voyage vers le désert du Wadi Rum.

Nous avons choisi d'y passer deux jours et deux nuits pour ressentir pleinement, l'ambiance de ce lieu.

Au matin nous garons la voiture sur le parking du "visitor center" et un guide vient nous chercher sur le parking pour nous amener jusqu'à un groupe de 3 copines de Bordeaux avec qui nous passerons la journée.

Nous alternons alors entre la voiture qui nous amène aux spots de rando et la marche. Tout est fait pour en mettre plein la vue aux participants. Nous découvrons des sites somptueux et très divers en terme de paysage, passant des étendues de sable aux roches à franchir par des chemins à la limite de la via ferata, débouchant sur des promontoires aux vues exceptionnelles. Des vues qu'on peut retrouver dans de nombreux films se déroulant sur la planète mars, Lawrence d'Arabie et Star-wars entre autres. Les midis et les soirs nos guides nous préparent des repas, assez simples, mais nourrissants, copieux et très bons. Toujours du thé et des pâtisseries en veux-tu en voilà, je ne sais pas qui a gagné la bataille du diabète ou du cholestérol.

Au cours des visites, nos guides nous montrent les jeux qu'ils partageaient avec leur grand--pères quand ils étaient enfants, à base de cailloux et de pierres bien sûr, seuls accessoires que leur offrait alors le désert.

Tous les soirs c'est le même rituel, nos guides nous amènent sur un gros rocher idéalement situé pour observer au mieux le coucher du soleil.

Nous rejoignons ensuite notre campement à flanc de montagne pour partager nos expériences et nos anecdotes autour d'un feu de camp.

Au loin on entend des querelles entre renards et chats sauvages et on s'endort sous les étoiles.

Le jour se lève très tôt à cette période de l'année. Ainsi vers 5h30 les yeux commencent à s'ouvrir sur un désert à peine éclairé par les premières lueurs du soleil. Je me lève rapidement pour profiter de ce spectacle qui ne durera pas longtemps. Les lumières changent très vite et j'observe de nombreuses empruntes au sol, preuve que nous avons été visité durant la nuit.

Le petit déjeuner est prêt, on se régale avant de commencer une nouvelle journée. Aujourd'hui, nous ferons route à 6 avec deux suisses et deux marseillais.

Nous commençons la journée par un troupeau de dromadaires en liberté. Nous passons un moment magique à courir de l'un à l'autre pour les prendre en photo, les câliner, les poupouiller. Ils sont curieux et nous approchent aussi facilement qu'on les approche, ce qui rend parfois la photo comique.

Encore quelques balades alternant sable et collines, grimpette et jeux, marche et 4x4, coucher de soleil et nuit à la belle étoile. Ces deux journées sont passées à une vitesse folle.

Nous passons les deux jours restants à Aqaba au programme snorkelling et shopping.

Aqaba n'a pas un très grand intérêt touristique mis à part ses fonds marins. Réputés pour être parmi les plus beaux. Effectivement on a l'impression de nager dans un aquarium. Tous ces poissons de toutes les couleurs qui nagent autour de nous, ou bien est-ce le contraire, c'est captivant.

L'autre curiosité singulière, c'est sa situation géographique, littéralement à la croisée des chemins. On se tient à la frontière de 4 pays et chaque quart de tour vous met successivement face à la Jordanie bien sûr, puis Israel, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. C'est un ressenti spécial qui m'a beaucoup plue.

Voilà, notre voyage est terminé, nous reprenons l'avion direction la froideur de l'hiver, on a 5h pour ce faire à l'idée. Je rentre ravie de ce voyage, accueillie à bras ouvert par une population avec la main sur le coeur, d'une hospitalité légendaire jamais démentie à grand renfort de "Welcom to Jordan" qui à ponctué ce séjour au quotidien et avait toujours à coeur qu'on se sente à l'aise et qu'on ne manque de rien et ce au delà de l'aspect commercial.

Je ne regrette absolument pas ces deux semaines, quelques jours de plus nous auraient permis de visiter les châteaux du désert, la région de Ma'an, un jour de plus à Petra et la citadelle d'Amman.

 

Conseils pratico-pratiques :

Le Jordanpass que tout le monde loue à outrance se révèle certes indispensable si vous arrivez à Amman, mais si vous arrivez et repartez d’Aqaba, prenez le temps de calculer. Aqaba étant une zone franche pour favoriser les échanges commerciaux, le visa n’est pas demandé et il est une des deux grosses parties du budget, l’autre étant Petra.

Choisissez bien vos lieux d’hébergement si vous compter rayonner. Tenez compte de l’engorgement très important d’Amman et son aspect tentaculaire, où chaque « extraction » de la ville vous prendra 1h à 1h30 et idem pour le retour. Ainsi loger à l’extérieur d’Amman plutôt que dans son centre peut-être un bon calcul.

Les curseurs du confort sont très variables d'un coin à l'autre du pays, les coins les plus reculés n'offrent pas toujours une douche en état de marche. Et les soirées sans vie nocturne et sans wifi, commencées très tôt à cette saison de l'année (le soleil se couche à 16H30) peuvent être un poil longues.

Pour les déplacements, les distances ne sont peut-être pas importantes, mais le fort dénivelé, les limitations de vitesse (attention, pas mal de radars et même de jumelles) et parfois l’état des routes (ils adorent les dos d’âne, de préférence non signalés) font que vous ne roulerez pas vite et que le niveau d’essence fond comme neige au soleil.

Enfin si vous avez aimé, n'hésitez pas à partager

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